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Space News InNet 163




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Space News InNet numero 163                           dimanche 24 aout 1997



	SOMMAIRE

	Des satellites plus grands et plus petits
	Le CSL joue la carte Prodex de l'ESA
	Le rapport sur Arianespace sera pret en avril 1998
	Trois cents satellites a lancer avant 2006
	La NASA etudie une mission habitee sur Mars
	Embellie a la NASA
	Succes pour Pharao
	Saft equipe le robot martien
	Seyfert 1 et 2: une question de perspective
	Le marche des stations sol en expansion
	Ages glaciaires sur Titan

	C'est a lire :
	ABC de la relativite


DES SATELLITES PLUS GRANDS ET PLUS PETITS
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La tendance est toujours a l'augmentation de la  masse  des  satellites  de
telecommunications. La generation des satellites pesant  moins  de  2,4  t,
majoritaire il y a dix ans, devient  minoritaire,  laissant  la  place  aux
satellites pesant entre 2,4 et 3,6 t. Les satellites d'une masse superieure
a  3,6  t  devraient  representer  pres  du  tiers  du  marche  vers  2005.
Entre-temps, a partir de 2000, la nouvelle generation des satellites pesant
plus de 4,5 t  aura  fait  son  apparition.  Dans  le  cas  des  satellites
geostationnaires de telephonie mobile a vocation regionale, on parle  d'une
masse superieure a 5 t, tandis que pour les  constellations  de  satellites
geostationnaires destines aux applications multimedia,  elle  se  situerait
entre 4 et 6 t.

Un marche pour Ariane 5

Actuellement, le lanceur Ariane 4 peut lancer des satellites pesant jusqu'a
4,5 t en orbite de transfert geostationnaire (GTO), alors que les  Atlas-2,
Proton et Delta-3 ne peuvent aller au-dela de 3,8 t.  Mais,  bientot,  avec
l'arrivee d'Ariane 5 sur le marche, il sera possible de lancer 6,8 t en tir
simple. Pendant que les nouveaux lanceurs Atlas2-ARS, Sea Launch,  Proton-M
et EELV, qui feront leur apparition entre 1998 et 2001, pourront lancer des
satellites entre 4,5 et 5,0 t. Ces satellites auront une  puissance  et  un
nombre de repeteurs toujours plus  grands.  Leur  duree  de  vie  sera  par
ailleurs allongee en remplacant la propulsion a ergols liquides du controle
d'attitude par des moteurs plasmiques.

Grace a sa nouvelle plate-forme HS-702, Hughes va construire des satellites
dotes de 90 repeteurs, d'une puissance de 15 kW, d'une duree de vie  de  15
ans et pesant jusqu'a 4,6 t. Pour sa  part,  Loral  utilisera  la  nouvelle
plate-forme  LaFayette  pour  son  satellite  Cyberstar  en   2000.   Cette
plate-forme, deux fois plus puissante que l'actuelle FS-1300, disposera  de
16 kW pour une masse de 4,6 t (avec une possibilite d'extension a  20  kW).
Quant a Aerospatiale, sa quatrieme generation de plate-forme Spacebus  aura
une puissance entre 15 et 20 kW pour une masse entre 3,5 et 4,5  t  (contre
10 kW et 2,5 a 3,8 t pour l'actuel  Spacebus-3000).  Matra  Marconi  Space,
enfin, elabore la plate-forme Eurostar-3000 pour ses futurs  systemes  EAST
et WEST. A l'instar des autres  constructeurs,  Matra  vise  une  puissance
maximale de 16 kW pour une masse comprise entre 3,4 et 4,6 t (contre 2 a  7
kW et 1,6 a 3,4 t pour l'actuel Eurostar-2000).

Par contre, pour l'observation de Terre (optique  et  radar),  on  constate
plutot une diminution  de  la  masse  des  satellites.  Car  le  marche  de
l'imagerie spatiale n'est pas  suffisamment  developpe  pour  financer  les
satellites, mais seulement leur exploitation. Il  faut  donc  utiliser  des
petits satellites qui coutent moins cher,  mais  ont  une  fiabilite  moins
grande. Alors que les satellites lourds, plus couteux,  sont  tres  fiables
grace a la redondance des systemes de bord.

Mais ces grands satellites, comme EOS-AM1 de la NASA ou  Envisat  de  l'ESA
pour l'etude de l'environnement, ne sont construits qu'en un exemplaire. En
cas d'echec au lancement, les espoirs des chercheurs sont reduits a  neant.
Tandis qu'un petit satellite perdu peut rapidement etre remplace grace a la
recurrence. Quant aux  performances,  elles  sont  ameliorees  puisque  ces
petits satellites  serviront  a  la  haute  resolution.  Ainsi,  les  trois
premiers satellites dont la resolution sera comprise entre 1 et 3 m  seront
americains (Early Bird en  juillet  1997,  Carterra  en  decembre  1997  et
Orbview-3 en 1998). Mais ils seront suivis par d'autres  satellites  de  la
classe Proteus (Aerospatiale) ou Leostar (Matra Marconi Space),  comme  les
projets 3S, ISIS, COSME, etc.

Tandis que les activites commerciales sont transferees  au  secteur  prive,
celles qui ne font pas de profits restent  dans  le  secteur  public.  Cinq
agences spatiales consacrent une part importante de leurs budgets aux  vols
habites. Il s'agit de la NASA aux Etats-Unis, la RKA en  Russie,  l'ESA  en
Europe, la NASDA au  Japon  et  la  CSA  au  Canada.  Mais  les  programmes
scientifiques ne representent que 14 % du budget de la NASA, 15 % de  celui
de la RKA et 14,5 % de celui de l'ESA (programme  obligatoire).  Au  Japon,
ils ne sont pas entre  les  mains  de  l'agence  spatiale  NASDA,  mais  de
l'institut ISAS du ministere de l'Education. Mais ils comptent pour 22,5  %
du budget national. Alors que la Chine et l'Inde, qui  misent  surtout  sur
les satellites d'applications, ne consacrent qu'environ 2 % de leur  budget
aux programmes scientifiques.

Notre connaissance  de  l'Univers  a  ete  considerablement  amelioree  par
l'utilisation des  satellites  astronomiques  comme  le  telescope  spatial
Hubble, l'observatoire  infrarouge  ISO  ou  l'observatoire  solaire  SOHO.
L'etude de la Lune va reprendre avec  les  sondes  japonaise  (Lunar-A)  et
americaine (Lunar Prospector) en 1997, puis des sondes russe et  europeenne
(EuroMoon) en 2000. La mission de retour d'echantillons de Mars est  prevue
en 2005. Quant a la sonde Cassini/Huygens, elle atteindra  Saturne  et  son
satellite Titan en 2004. Le programme Discovery de  la  NASA  comprend  les
missions Mars Pathfinder, NEAR, Lunar Prospector, Stardust, ainsi que  l'un
des cinq candidats pour 2002. Le programme New  Millenium,  pour  sa  part,
comprend la sonde Deep Space-1, le  Micropenetrateur  martien,  la  mission
Multiple-spacecraft  optical  interferometer,  ainsi   que   le   satellite
Champollion en 2003.

Le marche des petits satellites va-t-il exploser ?

L'ESA souhaite introduire  une  certaine  flexibilite  dans  son  programme
scientifique. Car la pression financiere et programmatique est  extremement
forte. L'enveloppe budgetaire aura ete reduite de 10 % en 1998,  et  si  la
baisse continue jusqu'en 2000 et apres, il sera impossible de delivrer  les
projets decides. Jusqu'a present, il a ete possible de faire des  economies
sans reduire les ambitions,  mais  en  faisant  des  sacrifices  (arret  du
satellite IUE,  suppression  d'une  mission  moyenne,  etc.).  Mais  si  la
decroissance du budget se poursuit apres 1998,  le  maintien  du  programme
devient irrealiste. D'autant plus qu'il faut egalement refaire le programme
Cluster, aller sur Mars et contribuer au futur telescope spatial de seconde
generation  NGST.  Il  est  donc  indispensable  de  faire  des   economies
substantielles avec une gestion differente, une recurrence des missions  et
l'introduction de petites missions.

L'objectif est de combiner les satellites FIRST et Planck dans  la  mission
moyenne M3 pour faire 30 a 40 %  d'economies  et  de  diviser  M4  en  deux
missions plus petites F2 et F3. Mais la premiere petite mission F1  devrait
etre le Mars-Express en 2003 d'un cout estime a 150 MUC (975 MF).  Pour  F2
et F3 en 2007 et 2008, il pourrait s'agir d'une contribution  a  NGST  pour
175 MUC (1,1  MdF),  d'une  mission  vers  Pluton,  d'etude  du  soleil  ou
d'astronomie. Par ailleurs, la prochaine "pierre angulaire"  pourrait  etre
une  sonde  vers  Mercure  ou   la   mission   LISA   d'etude   des   ondes
gravitationnelles en 2009. De plus, il est envisage de faire  des  missions
technologiques  SMART  (Small  Mission  for  Advances   in   Research   and
Technology).

La premiere consisterait a  tester  un  systeme  de  propulsion  electrique
(ionique) dans le cadre d'une mission lunaire en 2001. Cette  mission,  aux
deux tiers technologique et a un tiers scientifique, coutera entre 50 et 60
MIJC (325 a 390 MF). Le moteur electrique permettra  de  lancer  la  future
mission vers Mercure hors d'une fenetre de lancement et  de  raccourcir  le
temps du voyage. La seconde, d'environ 20 MUC (130 MF), servira a mettre au
point le controle de la trainee dans  le  cadre  d'une  contribution  a  la
mission Mini-Step  de  la  NASA  prevue  en  2004.  Cette  technologie  est
indispensable pour la future mission LISA.

Ensuite, deux autres missions SMART pourraient avoir lieu en 2006 et  2009.
Ces projets repondent a une preoccupation europeenne sur l'avance prise par
les  Americains  dans  la  preparation  technologique  aux  missions.   Ils
disposent de 2,1 Md$ (12 MdF)  par  an  dont  500  M$  (2,9  MdF)  pour  la
technologie pure, soit dix fois plus que l'ESA. Les missions  plus  rapides
et moins cheres sont un atout fantastique  des  Americains.  Il  faut  donc
faire un effort plus grand dans la technologie. Mais si le budget  continue
de stagner au-dela de 2003, il ne sera plus possible de faire tout cela.

Christian Lardier, Air & Cosmos


CAPRICORNIO, LE MINI-LANCEUR EUROPEEN
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Alors qu'Aerospatiale discute avec l'Italie et  le  Bresil  pour  le  petit
lanceur LCA-1, et que l'israelien IAI prepare  le  lancement  de  Shavit  a
partir des Etats-Unis, les Espagnols et  les  Americains  vont  prendre  de
vitesse la concurrence en developpant le  premier  petit  lanceur  europeen
Capricornio qui doit effectuer son vol inaugural en 1999.

En effet, le 16 juin, l'institut espagnol INTA va  acheter  deux  etages  a
poudre Castor-4B a l'americain Thiokol pour le petit  lanceur  Capricornio.
Le Castor-4B servira de premier etage,  le  nouveau  second  etage  Deneb-T
etant toujours en competition entre Thiokol  et  une  firme  francaise.  La
premiere fusee, qui sera lancee des Canaries (site  a  choisir),  emportera
deux microsatellites de l'universite polytechnique de Madrid.  Le  premier,
Nanosat, est destine a de la  messagerie,  tandis  que  le  second,  Venus,
realise en cooperation avec  le  Mexique  et  l'Argentine,  est  dedie  aux
telecommunications. Le Castor-4B  est  une  version  a  pilotage  (TVC)  du
booster utilise sur les lanceurs Delta et Atlas-2AS. Le Castor-4B est aussi
utilise sur la fusee-sonde allemande Maxus, tandis que le booster  le  sera
egalement sur la future fusee japonaise H-2A. Il pourra, apres  2000,  etre
lance a partir des Etats-Unis. Plusieurs sites de lancement sont a  l'etude
(Wallops Island, Spaceport Florida, Vandenberg, Kodiak Island,  etc.)  pour
un marche estime de 2 a 6 tirs par an. Avec un troisieme etage, Capricornio
lancera 200 kg en orbite polaire. Thiokol a investi 12 M$  (70  MF)  depuis
deux ans dans ce marche qui devrait demarrer en 1998.

Christian LARDIER


LE CSL JOUE LA CARTE PRODEX DE L'ESA
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Le   programme   PRODEX   (Programme   de    Developpement    d'EXperiences
scientifiques) est un mecanisme optionnel de l'ESA dans lequel la  Belgique
jour un role  tres  actif.  Il  a  ete  mis  en  place  en  1986  pour  les
Etats-membres qui n'ont pas d'agence spatiale nationale,  dans  le  but  de
faciliter le financement de projets scientifiques dans l'espace.

Le centre spatial de Liege (CSL) utilise le systeme  PRODEX  pour  financer
ses projets d'experiences spatiales. Il a ainsi  pu  realiser  l'instrument
EIT (Extreme Ultraviolet Imaging Telescope) du satellite europeen SOHO.  I1
participe egalement a  des  experiences  majeures  a  bord  d'observatoires
europeens et americains. L'Optical Monitor du satellite  d'astronomie  XMM,
co-aligne aux trois telescopes dans les rayons X, doit  observer  l'Univers
dans le domaine du visible au  proche  ultraviolet  (150  a  550  nm).  Cet
instrument est realise et teste par le CSL avec l'institut  d'astrophysique
de Liege, les firmes belges Sparnex (Anvers),  AMOS  (Liege)  et  OIP/Delft
Sensor Systems (Oudenaarde).

L'Optical   Monitor   Camera   du   satellite   d'astrophysique    INTEGRAL
(International Gamma Ray Astrophysics Laboratory) doit  etudier  l'emission
visible des sources de haute energie sur  lesquelles  seront  pointees  les
instruments principaux. Le CSL collabore avec l'institut d'astrophysique de
Liege et l'INTA (Espagne), mais  la  contribution  des  industriels  belges
n'est pas encore definie.

Le  Far  Ultraviolet  Spectrographic  Imager  doit  equiper  le   satellite
americain IMAGE (Imager for Magnetopause-to-Aurora Global Exploration)  que
la NASA lancera en janvier 2000 dans le cadre du  programme  MIDEX  (Medium
Explorer) pour l'observation globale de l'environnement  magnetique  de  la
Terre. Le CSL, AMOS et OIP/Delft Sensor Systems doivent fournir en un temps
record la mecanique et l'optique de l'instrument. I1 s'agit de la  premiere
participation  de  chercheurs  et  industriels  europeens  a  la   nouvelle
strategie "Faster, Cheaper, Better" d'acces a l'espace de la NASA.

Theo Pirard


LE RAPPORT SUR ARIANESPACE SERA PRET EN AVRIL 1998
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Jean-Marie Luton, nouveau pdg d'Arianespace, va elaborer dans les prochains
mois des propositions sur le role que devra jouer la societe dans la future
politique spatiale europeenne. Ces propositions porteront  sur  l'evolution
de l'actionnariat, de la famille Ariane et des lanceurs complementaires. Au
sujet  de  l'actionnariat,  Aerospatiale  demande  le  relevement   de   sa
participation, mais il  est  egalement  possible  de  l'ouvrir  a  d'autres
actionnaires. "Il n'y a ni dogme  du  51  %  de  l'Etat,  ni  dogme  de  la
privatisation. C'est un domaine tres sensible et complexe avec des interets
divergents des uns et des autres La solidarite des  actionnaires  est  tres
importante pour aboutir a une societe solide", a declare Jean-Marie Luton.

Pour le ministere de l'Education  nationale,  de  la  Recherche  et  de  la
Technologie, il importe que soient preserves  les  interets  politiques  et
economiques des  Etats  participant  au  programme  Ariane  avec  le  souci
constant de renforcer la competitivite des moyens  de  lancement  europeens
sur le marche mondial.

Quant a la famille Ariane, l'utilisation d'Ariane 4 pourrait se  poursuivre
au-dela de la phase de transition actuelle, la decision devant  etre  prise
avant l'automne. L'amelioration d'Ariane  5  pour  lancer  7,8  t  en  2003
devrait etre, quant a elle, decidee avant la fin de l'annee. De  plus,  une
modification plus importante un etage  superieur  reallumable  pour  lancer
deux satellites de 4,5 t en 2006 sera proposee a  la  prochaine  conference
ministerielle de l'ESA. Selon Ralph Jaeger, directeur general adjoint  pour
les affaires commerciales, il s'agit  aussi  de  preparer  Ariane  5  a  la
seconde generation de constellations qui represente un marche de 200 MdF. A
l'avenir,  Arianespace  devra  avoir  un  role  plus  important  dans   les
evolutions fondamentales d'Ariane.

"Ce  qui  doit  etre  fait  releve  beaucoup  plus  d'Arianespace"  insiste
Jean-Marie Luton tout  en  precisant  "qu'il  faut  que  les  gouvernements
s'impliquent pleinement avec un  partage  du  financement".  Au  sujet  des
lanceurs complementaires et des eventuelles alliances, Jean-Marie  Luton  a
confirme que des  etudes  etaient  en  cours  (notamment  le  lancement  de
Cyclone-3 de Kourou), mais "qu'il fallait que l'enjeu en vaille la peine".

Par  ailleurs,  Jean-Marie  Luton  a  confirme   qu'Arianespace   disposait
desormais d'une "direction unique" qui allait assurer la continuite  de  la
societe qui selon lui "a tous les atouts necessaires pour reussir quels que
soient les changements a venir".


TROIS CENTS SATELLITES A LANCER AVANT 2006
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L'evolution  du  marche  pour  les  prochaines  annees  sera  dominee   par
l'apparition des applications de la telephonie  mobile  et  du  multimedia,
estime Arianespace. Consequence: la  taille  des  satellites  a  lancer  va
encore croitre si l'on exclut le cas des constellations en orbite basse qui
n'interessent pas directement Ariane. A partir de l'an 2000,  une  nouvelle
classe de satellites de plus de 4,5 tonnes devrait  ainsi  emerger,  tandis
que les engins de telecommunication de 3 a 4 tonnes constitueront  le  gros
des contrats de lancement. L'operateur de la fusee europeenne prevoit,  par
ailleurs, qu'entre 210 et 250 satellites seront mis sur orbite d'ici  2004.
Un chiffre a rapprocher  des  250  a  310  satellites  geostationnaires  de
telecommunication qui seront commandes a l'industrie avant 2006, selon  les
etudes d'Euroconsult.


LA NASA ETUDIE UNE MISSION HABITEE SUR MARS
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Dans le cadre de son programme HEDS (Human  Exploration  &  Development  in
Space), la NASA a entrepris l'etude d'une mission  de  reference  d'un  vol
habite sur Mars. C'est le centre spatial Johnson qui est en charge de cette
etude. Selon David Kaplan, qui travaille sur cette mission, "le Congres  et
le President pourraient decider en 2003 ou 2004 d'en faire le programme qui
fera suite a la station orbitale internationale ISS".

La mission consiste a envoyer entre 2010 et 2015 un equipage pour un sejour
martien de quelques 500 jours terrestres. Le scenario esquisse  repose  sur
l'utilisation d'un habitacle modulaire qui sera teste a bord de  l'ISS,  la
mise au point d'un propulseur nucleaire  et  l'installation  d'un  reacteur
nucleaire sur Mars. L'objectif n'est pas d'y aller faire quelques pas, mais
d'amorcer une presence humaine de longue duree a la surface de Mars.

Trois lancements seront necessaires au moyen d'une fusee ayant la  capacite
de la Saturne 5, soit plus de 100 t en orbite  terrestre.  Les  expeditions
rapides et lentes seront combinees. Le premier lancement  prevoit  l'envoi,
sur une trajectoire lente, d'un ensemble robotise  comprenant  un  reacteur
nucleaire et une  usine  de  traitement  des  materiaux  martiens  pour  la
production d'ergols Le second lancement prevoit  l'envoi  automatique,  sur
une trajectoire lente, la mise sur orbite martienne  d'un  module  pour  le
retour sur Terre et d'un autre de descente. Le troisieme lancement  prevoit
le depart, sur une trajectoire rapide, d'un module habite par  six  a  huit
personnes.

Theo Pirard


EMBELLIE A LA NASA
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Apres  la  conquete  de  la  Lune,  les  vols  de  navette  et  la  station
internationale, place a l'exploration scientifique de l'Univers. Tel est le
nouvel objectif affiche par la Nasa, apres l'allocation d'un budget de 13,5
milliards de dollars pour 1998 et la promesse  d'une  relative  "stabilite"
pour les annees a venir. Les credits  verses  a  l'agence  devraient  ainsi
atteindre 13,2 milliards  de  dollars  en  l'an  2000,  au  lieu  des  11,6
milliards attendus. Principal beneficiaire de l'embellie:  la  science  qui
recevra, dans le cadre du programme "Origines" de la Nasa, 2  milliards  de
dollars l'an prochain. Cet effort permettra de lancer a un rythme  accelere
une succession de petites missions d'etude d'Europe, de Pluton,  du  Soleil
et de recolte  d'echantillons  de  cometes  (programme  "Feu  et  glaces").
L'initiative Mars Surveyor vise desormais le retour  d'echantillons  de  la
planete rouge a l'horizon 2005. Est egalement avancee la date de  lancement
de l'observatoire infrarouge Sirtf, qui partira en decembre  2001  et  sera
suivi par des projets d'astronomie interferometrique en 2004-2005.


SUCCES POUR PHARAO
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L'horloge atomique  par  refroidissement  d'atomes  Pharao  a  parfaitement
fonctionne lors du troisieme vol de la campagne  de  vols  paraboliques  de
l'A300 Zero-G de Novespace. C'est une premiere mondiale a l'actif du  LPTF,
du LKB, du LHA, du CERGA, etc. Le refroidissement etait assure  par  quatre
diodes laser reliees par huit fibres optiques au tube a atomes  de  cesium.
La boule d'atomes a 2 microkelvins est alors  lancee  a  l'interieur  d'une
cavite micro-onde pour former  un  signal  de  resonance.  Ce  dernier  est
ensuite  numerise  par  un  calculateur  qui  asservit  la   frequence   de
l'oscillateur sur la frequence atomique. Cette methode permet d'obtenir une
precision mille fois superieure  aux  horloges  atomiques  actuelles.  Elle
devrait etre embarquee sur l'instrument  ACES  (Atomic  Clock  Ensemble  in
Space) de la station orbitale internationale en 2002, aux cotes d'un  maser
a hydrogene et d'une horloge a ions pieges.  Ensuite,  elle  pourrait  etre
utilisee dans le cadre d'une  experience  scientifique  sur  la  relativite
generale.  En  outre,  elle  permettra  d'ameliorer   considerablement   la
precision pour la navigation,  le  positionnement  et  l'interferometrie  a
large base.

Christian Lardier


SAFT EQUIPE LE ROBOT MARTIEN
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Le robot Sojourner qui explore Mars depuis le 4 juillet, puise son  energie
dans trois batteries realisees par Saft, filiale d'Alcatel.  Ces  batteries
accumulent l'energie captees par les panneaux solaires pour la restituer la
nuit aux equipements de  controle  du  petit  "rover".  Devant  fonctionner
jusqu'a -120 deg. C, ces batteries utilisent le couple lithium-chlorure  de
thionyle.


SEYFERT 1 ET 2: UNE QUESTION DE PERSPECTIVE
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Les galaxies actives de Seyfert forment une seule et meme famille, et  sont
toutes alimentees par un trou noir massif. Fini l'interrogation qui portait
sur le plus  ou  moins  grand  degre  d'excitation  de  leur  matiere.  Les
astronomes australiens du mont Stromlo et de Siding  Spring  ont  decouvert
que tout tenait a un effet d'obscurcissement  du  a  l'orientation  de  ces
astres par rapport a la Terre. Les mesures en lumiere polarisee,  realisees
au telescope AAT, ont montre que  les  galaxies  de  Seyfert  2  (que  l'on
distinguait jusqu'a present par la forme de  leur  spectre)  sont  en  fait
rigoureusement  semblables  a  leurs  congeneres,  avec  les  memes   raies
spectrales larges attribuees a de la matiere ionisee.

Elles ne se distinguent des Seyfert 1 que  parce  qu'elles  sont  "vues  de
cote" alors  que  ces  dernieres  se  presentent  "de  face"  et  devoilent
clairement leur regions centrales.


LE MARCHE DES STATIONS SOL EN EXPANSION
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La societe Euroconsult vient de  publier  un  rapport  sur  le  marche  des
stations  sol  pour  les  telecommunications  fixes,  la   television,   la
telephonie mobile, etc. Selon Euroconsult, le marche representait 14,3  MdF
en 1986 (510.000  stations),  puis  105,1  MdF  en  1996  (21  millions  de
stations), et devrait representer  268,4  MdF  en  2006  (108  millions  de
stations). Dans les telecommunications fixes, il representait  6,5  MdF  en
1986 (7.000 stations), 5,1  MdF  en  1996  (51.000  stations),  et  devrait
atteindre 12,6 MdF en 2006 (1,4 millions de stations). Pour la  television,
il etait de 7,6 MdF en 1986 (502.000 stations), puis 86,6 MdF en  1996  (19
millions de stations), et devrait etre de 98,9 MdF en 2006 (36 millions  de
stations). Enfin, dans la telephonie mobile, le marche de 255  MF  en  1986
(1.000 stations), est passe a 13,3 MdF en 1996 (1,6 millions de  stations),
et devrait atteindre 148,7 MdF en 2006 (31 millions de stations).  Il  fait
donc etat d'une tres forte progression au cours des dix  dernieres  annees,
qui devrait se poursuivre jusqu'en 2006.


AGES GLACIAIRES SUR TITAN
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L'epaisse atmosphere du satellite de Saturne, que l'on  croyait  stabilisee
par le seul effet de serre du methane, aurait connu de brusques periodes de
refroidissement et d'effondrement.

Les chercheurs de l'universite d'Arizona et de la Nasa ont en effet  etudie
ce  qui  se  passerait   si,   a   l'inverse   de   l'hypothese   envisagee
habituellement, I'abondance du  methane  et  de  ses  derives  n'etait  pas
constamment entretenue  par  les  eruptions  volcaniques  ou  l'evaporation
d'eventuels oceans de surface sur Titan. Sans cet  apport,  le  methane  se
dissiperait alors dans l'espace, laissant l'azote, principal constituant de
l'atmosphere, se condenser Durant ces eres de glaciations  temporaires,  la
morphologie de Titan devait se comparer a celle  de  Triton,  le  satellite
givre de la planete Neptune.


C'EST A LIRE
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ABC de la relativite

Bertrand Russell, editions 10/18 bibliotheques 192p., 18x 10cm, 39FF

Il y eut, nous rappelle le  dernier  biographe  en  date  d'Einstein  (voir
ci-contre), des centaines d'ouvrages consacres a  la  relativite  dans  les
decennies qui suivirent son elaboration. Mais  peu,  assurement,  comme  ce
petit livre essentiel et accessible, au propre comme  au  figure  puisqu'il
sort aujourd'hui en format de poche.

Ecrit par l'un des grands esprits de ce siecle - le philosophe et  logicien
Bertrand Russell, coauteur avec Einstein du manifeste de juillet  1955  sur
le desarmement nucleaire qui sera a l'origine du mouvement  Pugwash  -,  le
texte date pour l'essentiel de 1925 mais fut reactualise par son auteur  en
1965, cinq ans avant sa mort. Il n'a, depuis, presque pas  pris  une  ride.
Certes, les annees qui passent rendront caduque l'hypothese de la  creation
continue de matiere et, en revanche, demontreront la realite des  superamas
galactiques - deux choses encore discutees dans le chapitre sur l'expansion
de l'Univers. Mais  l'exercice  de  vulgarisation  des  relativites  auquel
Russell se livre, notamment sur la "loi einsteinienne de  la  gravitation",
eclipse par sa clarte bon nombre d'ecrits plus recents.

A n'en pas douter, le philosophe trouva avec l'œuvre de son contemporain un
defi a sa mesure: sur les pages plane  comme  une  jubilation,  celle  d'un
esprit avide d'affronter tout ce  qui  pourra  aiguillonner  sa  reflexion.
Russell semble ainsi se rejouir au plus haut point de la perte  de  reperes
que les relativites ont entrainee. Perte des valeurs, deja,  a  l'image  de
cette "geometrie que l'on enseigne dans les ecoles  depuis  les  Grecs  (et
qui) est en train de perdre son autonomie dans la hierarchie  des  sciences
et d'etre annexee par la physique". Perte,  surtout,  de  sens,  nos  sens,
ceux-la memes qui ont fonde  la  physique...  mais  trompe  les  astronomes
jusqu'a ce qu'Einstein arrive, "I'illusion la plus  grave  venant  du  fait
que, pour le Terrien, les objets dans I 'ensemble sont a peu pres immuables
et sensiblement immobiles". Quant a la conclusion, c'est un veritable hymne
a cette nouvelle theorie qui nous oblige a penser le monde moins en  termes
"d'objets en mouvement" qu'en termes "d'evenements " et qui  rend  de  fait
"notre savoir sur le monde materiel (...) bien plus abstrait  qu'on  ne  se
l'imaginait autrefois".



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